interview de Dirty Floï

Phil : En août 2000, Lionel (commençant à peine la batterie) et moi même, avons fait une première tentative non concluante avec deux autres personnes. J'avais alors un certain nombre de morceaux plus ou moins prêts (je n'avais que la partie guitare et les paroles). Le moi suivant, c'est par hasard que j'ai croisé Christophe à la boutique de disque de Striker. Un hasard faisant bien les choses, puisqu'il est depuis, le bassiste (et choriste) du groupe.

Lio : Issu d'une longue réflexion philosophique, Dirty Floï signifie : Sale Floï, où le mot Floï ne veut absolument rien dire.

Phil : En fait, à l'origine, avec Lionel, on voulait simplement se foutre de la gueule des Pink Floyd, en s'appelant Punk Floï. Puis, on trouvait que foutre le mot Punk dans le nom du groupe manquait vraiment d'originalité. Alors, en toute simplicité, le groupe a finalement été baptisé Dirty Floï.

Chris : Aie ! Difficile de citer un seul nom de groupe et impossible d'en dresser une liste exhaustive tant ils sont nombreux. Mais pour tenter de répondre : Les CLASH pour leur attitude et leur message radicalement éblouissant ; les RAMONES pour leur parcours et leur fidélité intangible aux 3 accords saturés ; et les CAMERA SILENS parce qu'en plus d'être un bon groupe, ils étaient d'excellents musiciens.

Lio : Mes influences sont en fait assez variées. Elles restent Rock, mais elles passent par les SEX PISTOLS, elles s'étendent aussi aux sulfureuses L7, et on y trouve également… les VRP.

Phil : En fait, elles sont plutôt basiques. En effet, THE EXPLOITED est le groupe qui m'a sans conteste marqué, comme un fer chauffé au rouge. Il serait difficile d'en expliquer les raisons, puisque j'accroche autant sur la musique que sur leurs paroles souvent simplistes. Mais je n'en aime pas moins la Oi ! et le Punk qui a précédé la vague 80's.

Chris : Faire sortir cette scène de sa léthargie ? Je crois que l'on ne sera pas assez de trois. Tout au plus, on sautera allègrement sur toutes les occasions qui se présenteront pour se faire entendre. Tu dis qu'elle bouge plus qu'auparavant ? Je ne trouve pas. J'ai vu beaucoup de grands groupes disparaître et peu pour reprendre la relève. Et puis il est de plus en plus difficile de jouer. Les salles doivent fermer pour des motifs administratifs fallacieux.

Phil : Personnellement, je dresserai un constat moins alarment. Il est vrai que la scène s'est radicalement mieux portée dans le passé. Mais je reste confiant quand à l'avenir de ce qui est à mes yeux la véritable scène Rock, libre de toute contrainte commerciale et sans tutelle aucune. Pour moi elle est synonyme de liberté d'expression, et je ne peux admettre qu'elle disparaisse un jour.

Phil : En ce qui concerne le titre " Hooligan ", attention, pas de méprise. Il s'agissait juste, au départ, d'un clin d'œil à une connaissance, quelqu'un assez partisan : à fond sur son équipe de foot préférée, qui a été quelque fois interdit de stade… Faut pas chercher plus loin.

Chris : Ta question me semble curieuse. Veux-tu que je te parle de cette jeunesse qui s'éloigne chaque jour d'avantage, ou de l'éventuel antagonisme qui pourrait exister aujourd'hui entre ces 2 groupes ?
Dans le premier cas, je crois que nos textes n'y font pas tellement référence ; Il faut dire aussi que le chanteur sort à peine de l'adolescence et a donc tout faire et à dire. A ce sujet, je crois que certains le font très bien : regarde LA SOURIS qui parle encore dans ses chansons et sur scène de ce qu'ils ont vécu avant 82.
Quant aux 2 groupes précités, il m'est difficile de choisir : REICH ORGASM, très bon groupe PUNK de base, a joué la carte de la provocation sans limite (mais je dois avouer que même au 5eme degré, JUIN 40 ne passe toujours pas.) ; L'INFANTERIE, très OÏ, mais, tout aussi bon, a composé des titres incontournables empreints d'une grande sincérité et d'émotion très personnelle. Mais encore une fois, je ne peux écarter les dérives du chanteur et certains titres contestables (J'irai revoir ma …etc.)

Phil : Personnellement, en toute sincérité, il m'est impossible de dire si l'on tend plus vers l'un ou vers l'autre. Les paroles viennent de ce que je pense, ou de certaines choses qui me sont arrivées. Mon vécu ne colle pas assez à ces deux groupes pour y trouver une comparaison possible.

Chris : Je crois, pour avoir connu plusieurs villes avant Marseille, que la scène n'est pas si différente ici qu'ailleurs, à 2 détails prés :
1) Pour la seconde ville de France en terme de nombre d'habitants, le constat est à pleurer ; cette ville n'a pas le " feu sacré " en matière de culture Rock comme on peut le rencontrer en Bretagne ou au Pays Basque. Mais exceptés ces 2 contre-exemples, je ne crois pas me tromper en disant que c'est un problème typiquement français.
2) Pourtant, les forces vives existent. Les groupes sont nombreux et variés et la Scène, toutes tendances confondues, se soutiennent sans ambiguïté.

Pour schématiser le problème marseillais, imagine un gars qui désire plus que tout se lancer dans un pogo endiablé mais qui a aux pieds une paire de Docs trop petites de 4 tailles…Cela réduit considérablement ses possibilités !

Chris : J'y étais. Bof ! C'est lapidaire comme réponse mais je ne vois rien d'autre à dire.

Lio & Phil : Malheureusement, on y est pas allé.

Chris : J'allais au stade auparavant mais c'était en Ovalie et c'était pour voir de vrais combats au sens noble du terme.

Lio : Je ne vais pas au stade. De plus, je n'aime vraiment PAS le foot.

Phil : En fait, le foot je m'en balance royalement. J'ai d'autres préoccupations que de claquer ma tune dans un spectacle sportif (quel que soit le sport), mais je ne critique pas ceux qui aiment, bien au contraire. Je trouve ça normal d'avoir une passion pour quelque chose dans la vie (même le sport, pourquoi pas, il faut de tout pour faire un monde).

Chris : L'OM est, à l'heure actuelle, l'équipe brésilienne 16e ou 15e du championnat….C'est à mourir de rire ! Une équipe avec un tel budget, une telle crapule à la tête du staff sportif et de tels résultats…Je me demande encore pourquoi les supporters, pourtant si véhéments habituellement n'ont pas encore fait brûler le Stade Vélodrome. Cela ne devrait pas tarder. Adieu Tapie, au suivant…

Phil : L'OM ? Ah ah… Je suis personnellement convaincu que les joueurs de l'OM se sont fait greffer deux moignons à la place des pieds. Je ne prétend pas mieux faire, c'est sûr, mais c'est navrant de voir le salaire qu'ils touchent pour ne finalement faire aucune performance.

Chris : Quant à cette rencontre Tunisie/Angleterre, elle restera dans ma mémoire comme un événement totalement surréaliste et je parle de ce que j'ai vu en tant que spectateur entièrement dégagé de toute tendance partisane et passionnelle. Je me rappelle avoir croisé des le matin très tôt de nombreux anglais avalant de grandes quantités de bière, rougis et assommés par le soleil, qui le soir venu, sur les plages du Prado ou sur la Canebière, n'ont naturellement pas hésiter longtemps à répondre brutalement aux invectives de la population locale supportant la Tunisie. Mais pour rétablir la balance, en pleine rixe, j'ajouterai que sur 1 anglais, il y avait 5 supporters adverses en train de se défouler…le rapport semble démesuré.

Lio : Je ne me souvient plus où j'étais (peut-être bourré dans un coin), mais je me rappelle néanmoins qu'il y a eut de la dent cassée…

Phil : Je n'étais pas sur Marseille à ce moment là. Lorsque j'ai vu les images sur une TV, j'ai tout simplement halluciné, j'avais du mal à reconnaître le vieux Port, d'habitude, il y a moins d'animation.

Chris : Sans conteste, la SCHOEN'BRAU en vente exclusive chez ED. Je veux et resterai proche de ce qui fait le quotidien de chacun…

Lio : Sans avoir des goûts de luxe, je m'intéresse beaucoup à Heineken.

Phil : J'avouerai sans honte aucune, que je suis converti depuis de nombreuses années à la 33' export. J'aime bien picoler sur des comptes ronds 1L, 2L, etc. (d'ailleurs ils ne sont pas les seuls à finir ronds), en effet il s'agit à ma connaissance de la seule marque qui propose des conditionnement de 1L.

Chris : Connaissez-vous les SKADICHATS, amis lecteurs ? Non ? C'est regrettable !

Phil : Merci à toi Olivier.