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CQFD n°14

Deux grands costauds en perfecto et bombeur, crêtes roses dressées sur la tête, le regard tourné vers la Bonne mère, les Dirty Floï ont choisi de faire dans le cliché léger pour la jaquette de leur nouvel album, intitulé 2004. L’avantage en est qu’à l’écoute des paroles on n’est pas pris au dépourvu par les couplets, dignes du folklore le plus basique, comme sur le sympathique titre Enfant du chaos. La chanson d’amour statutaire, Marteau sans faucille, est elle aussi une perle rare, avec un discours édifiant au premier degré mais très drôle au second, reste à savoir auquel des deux il se destinait. Heureusement, Dirty Floï mérite de s’écouter surtout pour la musique, particulièrement aboutie. Basé sur le trio magique guitare, basse, batterie, le groupe produit un streetpunk puissant et propre avec une qualité d’enregistrement assez rare pour du « fais-le toi-même », preuve qu’au niveau technique ces gars là ont de la bouteille. Le chanteur cultive une voix testostéronée, pour ne pas dire sévèrement couillu, qui ne déplaira pas aux amateurs d’oï. Ramassé en six titres, l’album se termine par un bonus live de trois chansons qui semblent avoir été enregistrées dans un haut lieu de la culture punk marseillaise, à en croire l’abondance des aboiements au refrain. Eh oui, si ce n’est pas avec ce disque à fond dans votre vieux fourgon pourri que vous emballerez sec aux sorties de boîtes de nuit cet été, il peut en revanche constituer une délicate offrande à 6 euros pour l’anniversaire de votre petit cousin redskin.
Pierre Etbunk